Bouddhisme Japonais : les 5 temples à visiter absolument

Le bouddhisme au Japon est un vaste sujet que l’on pourrait traiter dans un article entier, et  même s’ il partage des points communs avec le bouddhisme présent dans les autres pays d’asie, le bouddhisme Japonais possède des particularités uniques.

Les temples Japonais sont des lieux chargés d’histoire, de spiritualité, et de vrais bijoux d’architecture, à découvrir absolument lorsqu’on visite le Japon.

Le bouddhisme est arrivé au Japon il y a environ 1500 ans en provenance de Chine et de Corée. De nombreuses écoles bouddhistes se sont développées avec leurs propres rituels et interprétation des textes sacrés. Les temples sont les lieux de pratique de cette religion millénaire, havres de paix où méditer, prier et célébrer les rituels ancestraux. 

Un temple se compose généralement d’un bâtiment principal où sont vénérés bouddhas et bodhisattvas, d’une pagode, d’un portail monumental et d’un jardin propice au recueillement. Le Japon possède de magnifiques temples qui sont de véritables trésors architecturaux et spirituels.

Loin de l’agitation urbaine, ou parfois cachés au coin d’une rue bondée, ces lieux séculaires invitent à la contemplation. Statues impressionnantes, peintures sacrées, architecture traditionnelle et jardins superbes s’y côtoient. Notre équipe  vous propose de découvrir 5 temples incontournables pour goûter à l’atmosphère de ces lieux uniques.

Le Senso-ji, joyau spirituel du quartier d'Asakusa

Niché au cœur du vibrant quartier d’Asakusa à Tokyo, le Senso-ji est le temple bouddhiste le plus ancien et le plus emblématique de la capitale japonaise. Sa fondation remonte au 7ème siècle.

Selon la légende, en 628 après J.C., deux frères pêcheurs découvrirent dans leurs filets une statue d’or de Kannon, bodhisattva de la compassion. La statue fut alors consacrée par le villageois Hajino Nakatomo dans un petit temple, origine du Senso-ji. Au 9ème siècle, le moine bouddhiste Kûkai y érigea un hall principal et une pagode à 5 étages, conférant au Senso-ji sa structure actuelle.

Classé au patrimoine culturel du Japon, le Senso-ji n’a cessé d’être embelli au fil des siècles. Symbole sacré de protection, il attire aujourd’hui 30 millions de fidèles et visiteurs chaque année !

Son architecture mêle subtilement styles chinois et japonais avec ses toits incurvés ornés de sculptures colorées. Le site renferme de magnifiques trésors comme le portail majestueux Kaminarimon et ses divinités Fûjin et Raijin ou la pagode à 5 étages, haute de 55 m.

L’intérieur recèle la splendide statue d’or de Kannon, bodhisattva de la compassion, sculptée il y a 14 siècles et jamais montrée au public. Le Senso-ji est dédié à cette divinité protectrice, vénérée ici pour exaucer les prières.

Le Senso-ji forme un complexe religieux fascinant, où se succèdent bâtiments sacrés, jardins zen minimalistes et échoppes traditionnelles. On y trouve aussi un temple shinto, le Asakusa-jinja, témoignant de la cohabitation des deux religions au Japon.

En flânant dans les allées bordées de lanternes, puis dans la rue marchande animée Nakamise bordant l’entrée, on goûte à toute l’atmosphère typique du temple. Lieu de recueillement autant que de divertissement, le Senso-ji représente un condensé de l’effervescence d’Asakusa.

Ce temple emblématique de Tokyo, fondé il y a 14 siècles, vous ouvrira les portes d’un Japon traditionnel et spirituel bien vivant.

Le Zenkō-ji, joyaux des Alpes japonaises

Le temple Zenkō-ji, situé à Nagano au Japon, est un haut lieu spirituel vénéré depuis plus de 1 400 ans pour son histoire et ses rituels uniques.

Son histoire remonte à l’an 552, lorsque la statue du Bouddha Amitābha appelée Ikkō Sanzon fut amenée du royaume coréen de Baekje au Japon. Selon la légende, elle fut d’abord vénérée à Iida dans la préfecture de Nagano, avant d’être transférée à son emplacement actuel en 642 sous l’ordre de l’empereur Kōkyō. En 644, le complexe monastique de Zenkō-ji fut construit autour du temple principal Kongōbu-ji.

Bien que peu de documents subsistent sur les débuts du temple, des fouilles archéologiques ont révélé des tuiles datant de l’époque de Nara (710–794 apr. J.-C.), indiquant la présence d’un important complexe dès le 8ème siècle. Au 12ème siècle, à l’époque de Heian (794-1185 apr. J.-C.), le Zenkō-ji était déjà connu à Kyoto comme un des plus anciens lieux sacrés du Japon.

À l’ère de Kamakura (1185–1333), le temple reçoit le soutien des clans Minamoto et Hōjō. De nombreux pèlerins vinrent prier, comme Shinran et Ippen. L’époque Sengoku (1467-1568) vit la statue déplacée à plusieurs reprises avant de réintégrer le temple en 1598 sous le shogunat Tokugawa.

Lorsque vous visitez le hall principal, pensez à observer la statue de Binzuru Sonja。 Cette statue, vénérée pour ses pouvoirs de guérison, est l’un des seize arhats, disciples vénérés du Buddha. Sa popularité est telle qu’elle est citée dans le Guide Michelin.

Le temple abrite aussi des statues symboliques comme celle du roi Enma, qui juge les âmes après la mort. 

Aussi, n’oubliez pas de descendre les escaliers du Okaidan-meguri, où les fidèles avancent dans le noir en espérant toucher la serrure sacrée qui mène au bouddha secret, pour exaucer les vœux, ou garantir la réincarnation au paradis.

Malgré les turbulences de l’histoire, le temple Zenkō-ji est ainsi resté un haut lieu spirituel vénéré au Japon depuis 15 siècles, grâce à ses reliques sacrées et ses rituels uniques.

Kiyomizudera, havre de paix sur les hauteurs de Kyoto

Blotti sur le versant Est de la montagne Higashiyama, dominant la ville de Kyoto, le temple Kiyomizu-dera est l’un des plus anciens et des plus révérés sanctuaires bouddhistes du Japon. Fondé en l’an 778, il constitue depuis 1250 ans un lieu sacré dédié à Kannon, bodhisattva incarnant la compassion.

Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le site complet du Kiyomizu-dera s’étend sur 130 000 m2 où s’alignent plus de 30 pavillons et pagodes, dont certains sont classés trésors nationaux. L’ensemble forme un complexe religieux d’une rare splendeur, témoignage précieux de l’architecture et de l’art bouddhiste à travers les âges.

Malgré les incendies survenus à plus de 10 reprises au cours de son histoire millénaire, le temple a toujours été reconstruit grâce à la ferveur inébranlable des fidèles. Aujourd’hui, la plupart des bâtiments datent de 1633, année de sa dernière reconstruction.

Selon la légende relatée dans le Kiyomizu-dera engi, le moine Kenshin reçut en songe l’ordre de quitter Nara où il étudiait le bouddhisme. Suivant ces instructions divines, il se rendit au nord et découvrit sur le mont Higashiyama à Kyoto une source d’eau pure jaillissant en cascade.

Fasciné par la beauté paisible de ce lieu, il décida d’y bâtir une hutte pour méditer. Il rencontra alors un ermite du nom de Gyōei qui lui confia un bois sacré pour sculpter une statue de Kannon et édifier un temple sur ce site béni. Kenshin réalisa avoir atteint un lieu divin et se consacra dès lors à en protéger le sanctuaire.

La terrasse  principale du Kiyomizu-dera, montée sur pilotis “en encorbellement” au-dessus de Kyoto, offre une vue vertigineuse sur l’ancienne capitale. Chaque poutre horizontale dépasse de la précédente, permettant à la terrasse de s’avancer dans le vide sans reposer directement sur le sol. Avec ses 166 lattes de cyprès, elle s’étend sur près de 200 m2 à 13 m au-dessus du précipice. Ce panorama exceptionnel a de tout temps fasciné les visiteurs.

Le toit du bâtiment principal est recouvert d’écorce de cyprès assemblée en élégantes courbes, dans un style appelé « Yosemune-zukuri ». Cette structure incurvée évoque les palais et résidences aristocratiques de l’époque de Heian.

A l’intérieur, de majestueux piliers ronds délimitent trois espaces : le Gejin (salle de prière), le Naijin (sanctuaire intérieur) et le Nainaijin (sanctuaire le plus sacré).

Tout au fond, dans le Nainaijin, est conservée la statue de la déesse Kannon, le Saint des Saints pour le Kiyomizu-dera.

Véritable institution spirituelle, ce temple est un témoignage émouvant de la foi bouddhiste au Japon. Son histoire multiséculaire, la beauté de son architecture traditionnelle et la sérénité qui se dégage de ses jardins en font un site d’exception à découvrir.

Todai-ji, le temple du Grand Bouddha

Le temple Tōdai-ji est l’un des sites touristiques les plus visités du Japon. Situé dans la ville de Nara, ancienne capitale du pays, ce complexe bouddhiste impressionnant témoigne de l’âge d’or de la culture japonaise durant l’époque de Nara (710-794).

La construction du Tōdai-ji a été ordonnée par l’empereur Shōmu au 8ème siècle, during une période troublée où il cherchait à unifier et apaiser le pays par la propagation du bouddhisme. Le trésor du Shōsō-in témoigne encore aujourd’hui de la splendeur de cette époque, avec ses statues, instruments de musique et objets de la vie quotidienne.

Le bâtiment principal est le Kon-dō, qui abrite une immense statue de Bouddha. Bien que reconstruit après deux incendies, il conserve les dimensions monumentales d’origine avec ses 57 mètres de haut et fait partie des plus grandes constructions en bois du monde. À ses côtés, le Hokke-dō est le plus ancien bâtiment du complexe, dédié à la déesse Kannon.

Lors d’une visite, il est possible de déambuler dans ces bâtiments historiques et d’admirer statues et décors d’époque. Le majestueux beffroi abritant une cloche de 26 tonnes classée trésor national est également impressionnant.

Pour les visiteurs, participer à une cérémonie de peinture de sutras calligraphiés ou de statues de bouddhas miniatures permet de s’immerger dans la culture du temple. Cette activité méditative se pratique au pinceau dans le calme, en reproduisant les motifs complexes. Chacun peut y aller à son rythme.

Ainsi une visite du Tōdai-ji plonge dans l’atmosphère unique d’un des plus anciens et majestueux complexes religieux du Japon. En parcourant ses bâtiments historiques et en participant aux rituels, on ressent toute la spiritualité de cette époque révolue.

Le Mont Kōya, retraite spirituelle dans les nuages

Le Mont Kōya est un vaste plateau montagneux situé dans la préfecture de Wakayama, au sud du Japon. Entouré de sommets dépassant 1 000 m d’altitude, cet endroit exceptionnel est le berceau du bouddhisme Shingon, école ésotérique fondée au 9ème siècle par le moine Kūkai, également appelé Kōbō-Daishi. C’est ce même moine qui a fondé le temple Senso-ji mentionne plus haut.  

En 816, Kūkai créa sur ces terres sacrées le temple Kōngōbu-ji ainsi qu’un monastère pour y établir le bouddhisme Shingon. Aujourd’hui, pas moins de 117 temples jalonnent le Mont Kōya, dont 51 proposent l’hébergement aux pèlerins.

Cet ensemble religieux grandiose attira de nombreux moines pratiquants au fil des siècles, expliquant la multiplication des temples sur le site. Chacun possède sa propre histoire et ses particularités.

Séjourner dans ces temples permet de vivre l’expérience unique d’une nuit de retraite spirituelle. Au programme : participation aux rituels du matin, calligraphie de sutras, méditation, dégustation de cuisine végétarienne shōjin… Un véritable retour aux sources du bouddhisme.

Parmi les hauts lieux sacrés du Mont Kōya, le pont Gobyo constitue un passage hautement symbolique marquant l’entrée dans l’enceinte la plus sacrée. Il est composé de 36 planches, qui additionnées au pont atteignent le chiffre 37 et  symbolisent par la meme les 37 divinités du monde Vajra, figures centrales de l’ésotérisme Shingon.

On dit que Kūkai méditait assis sur ce pont en contemplant la nature environnante. Avant de le traverser, il est d’usage de s’arrêter pour s’incliner avec respect.

Non loin se trouve le cimetière Okunoin, bordé de pins et cèdres Japonais et abritant 200,000 tombes, ce qui en fait le plus grand cimetière du Japon. Au fond de ce lieu de contemplation se trouve le mausolée de Kōbō-Daishi dans lequel le moine repose selon la légende dans un état méditatif profond.

Le pavillon Shingon est lui dédié aux enseignements ésotériques transmis par Kūkai. Des mandalas colorés ornent les murs tandis que des sutras et traités de doctrine sont exposés. On peut y pratiquer la méditation ou recevoir des enseignements de moines.

Ces trois sites permettent de connecter avec la spiritualité profonde du bouddhisme Shingon et de marcher sur les traces du grand maître Kōbō-Daishi. Leur atmosphère propice au recueillement invite à la contemplation intérieure.

Dans les forêts denses peuplées de cèdres du Japon, on découvre aussi des sanctuaires shinto dédiés aux kami protecteurs des lieux et les sentiers sont jalonnés de statues énigmatiques. Ces paysages grandioses invitent au recueillement et à la contemplation.

Surnommé la « Cité monastique dans les nuages », le Mont Kōya est un trésor du patrimoine religieux japonais. Séjourner dans ce haut lieu spirituel est une occasion privilégiée de s’immerger dans la philosophie mystique du bouddhisme Shingon.

Que vous voyagiez par passion de l’architecture, de l’histoire ou de la spiritualité, une visite de ce complexe bouddhiste majestueux saura vous surprendre. Si un prochain voyage au Japon vous tente, n’hésitez pas à nous contacter pour organiser votre itinéraire et découvrir les sites emblématiques ainsi que les trésors méconnus de l’archipel. Nous nous réjouissons de vous accompagner dans l’élaboration de votre séjour inoubliable au Pays du Soleil Levant.

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